21 mars qu'ils disaient...

Joe Dassin a dit :

"Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Nous marchions dans une rue un peu comme celle-ci
C'était le printemps, un printemps où il faisait beau
Une saison qui existe encore en France
Là-bas on l'appelle le printemps français
Mais c'était tout simplement le printemps"

Oui, j'ai fait mon deuil du soleil au mois de mars. A peu près concomitamment avec ma saturation envers la neige. En effet, ici, apparemment, on n'accueille pas le printemps dans des prés remplis de fleurs champêtres, sous les arbres arborant timidement l'ébauche d'un formidable feuillage, et sous les gazouillis des oiseaux, enchantés de pouvoir remettre le bec dehors. Non. Ici, on accueille le printemps sous la neige qui n'en finit pas de tomber pour remplacer les 2 ou 3 centimètres qui ont vainement tenté de fondre dans la journée et parvenir aux quinze centimètres règlementaires. Mais aussi pour permettre aux voisins consciencieux d'exercer leur devoir de déblaiement de la neige devant leur porte à 4h du matin. Mais aussi pour permettre aux gants, écharpes et bonnets de profiter quelques jours supplémentaires de la lumière du jour avant d'être réenfermés pour longtemps. Mais aussi pour laisser s'exprimer les températures négatives jusqu'au bout : - 3°C ce matin... Je pense au bougainvillier de Papa qui ne connait ce genre de températures qu'une seule nuit par an, le veinard...

Bref, réjouissons-nous, ou plutôt, réjouissez-vous, vous qui n'êtes pas au pôle Nord, le printemps est arrivé. D'après mes informations, la mairie de Paris a enlevé l'état d'alerte, la neige a disparu, tout est rentré dans l'ordre. Ici personne ne s'affole, les bus circulent. Et moi j'attends début juin pour éventuellement revoir celui dont le souvenir, plus flou chaque jour, se dissipe peu à peu dans mon esprit : le Soleil.